jeudi 25 février 2010

La ola à Migaud


Dans le Figaro d'hier, analyse intéressante : l'ouverture est un calcul politique à long terme. Il s'agit donc de se tirer volontairement une balle dans le pied pour... foutre un bordel monstre chez l'adversaire, entre autres. Ou comment le fair-play cache de l'anti-jeu...

PS: désolé pour la longue absence, mais j'étais enterré une semaine durant au fond d'une vallée près d'un bled au nom improbable. Dur de bloguer dans ces conditions, vous en conviendrez. Et comme malgré toutes mes prières au dieu Achepé, mon ordinateur se refusait toujours à démarrer à mon retour, je continue ma série des pauses tit.

jeudi 11 février 2010

Les faits d'hiver, ça m'aglaçe.


Je sais bien que c'est trèèèèèès préoccupant, cet hiver qui dure longtemps, l'effroi de la vague de froid numéro trois, le précaire enfer glaciaire... Mais bon sang, en parler à tous les JT, sur toutes les radios, dans tous les journaux? Il nous suffit de mettre le nez dehors, de nous peler instantanément les genoux et de rentrer rajouter une couche de pulls pour nous rendre compte qu'il fait froid dehors, merci. J'en ai ras la doudoune des envoyés spéciaux dans un village coupé du monde pendant 27 minutes ce matin pour nous apprendre que l'hiver, parfois, il neige.

mercredi 10 février 2010

Victoire à la virus...

Je sais bien que tout blog BD qui se respecte doit faire état au moins une fois dans son existence d'un problème technique assez grave pour l'envoyer sur les roses temporairement (panne de connexion internet suite à l'implosion de la livebox, tablette graphique mâchonnée par le doberman familial, etc...)
Ainsi, mon blog est maintenant tout à fait respectable puisque ce fameux fâcheux incident vient tout juste de se produire, à peine deux mois après son ouverture. Hier, mon ordinateur a succombé à un virus.

Après quelques années de zélés et loyaux services, il s'est vu silencieusement supplicié par un sale système viral peu subtil mais certes stratège. Sus au virus! avais-je susurré, sachant comment saper le sordide salopard. Mais suspendant mon soulagement, cette stupide sangsue me servit une ultime salve assurée, qui sut soumettre mon serviable PC. Celui-ci a sombré, son sort est ainsi certainement scellé.

Hé oui, c'est horrible, abattu par ce virus, il a perdu goût à la vie, il ne veut plus redémarrer. Mais je ferai mon possible pour le soigner, dussé-je le porter chez le rebooteux. En attendant, je pense que la fréquence de mes articles sera encore plus pitoyable qu'auparavant, et pour marquer mon indignation face à ces infâmes pratiques informatiques, à partir de dorénavant je ne posterai que depuis post-it. Ah.

jeudi 4 février 2010

L'humour noir, mouroir de rire amoral.


Hé hé hé... voilà, après un petit retour sur Haïti dévastée, cet article sera consacré à l'humour noir. Chose promise, chose due, je tente d'expliquer pourquoi à mon sens, on en a besoin.

Je sais que je ne suis pas un gros geek, mais les faits ont prouvé que je suis capable de rester de longues heures sur la toile sans but précis. Dans les méandres de l'incontournable Facebook, on se rend vite compte que le Net est support de nombreuses plaisanteries, mettons pour l'instant heuuuu... douteuses.

A la suite des faits d'actualité fleurissent sur le désormais classique réseau social les groupes satiriques. "Il n'y a pas de pédophiles, seulement des enfant faciles" est un exemple. Dans les commentaires, bataille entre ceux qui défendent le bon goût et demandent de respecter victimes et proches, ceux qui voudraient voir tous les pédophiles pendus par les c... et ceux qui arguent qu'ils ont le droit de dire ce qu'ils veulent, et que ceux qui n'ont aucun second degré peuvent passer leur chemin et devenir fan de la page "Les Bisounours".

Les blagues de mauvais goût existent depuis bien longtemps, mais auparavant, on savait à qui l'on s'adressait lorsqu'on les sortait. Sur Facebook, la blague est bien souvent accessible et exposée aux yeux de tous, par amis virtuels interposés. Certains assument leur boutade avec un détachement qui frôle le nihilisme, mais on a souvent l'impression que l'auteur se retrouve un peu désarmé face au débat qui fait rage sur sa page... Gageons qu'il ne courait pas forcément après la beauté même de l'humour noir, mais plutôt après... le nombre d'adhérents à son groupe, déformation comportementale quasi inhérente au web 2.0 et aux réseaux sociaux (et dont je n'ai pas la prétention de me prévaloir!)

La démarche est souvent maladroite, évidemment. Mais alors, si l'on se place du côté des "moralisateurs", qui voudraient voir fermer ces groupes, faut-il considérer que l'humour noir est trop difficile à manier pour le commun des mortels, et qu'il faudrait le réserver à des humoristes "professionnels"? Ou alors, faut-il renier en bloc les Coluche et Desproges, censurer Didier Super, annuler Groland, virer les caricaturistes de presse?

L'humour noir, c'est se moquer du monde. Du monde sous son plus mauvais profil. C'est se moquer avec détachement des situations tragiques, des tabous, de la mort. En faisant cela, l'artiste dénonce la cruauté et l'absurdité du monde, crée une gêne chez son public, tiraillé entre rire et morale. De fait, ce même public s'interroge sur ces situations et sur ce monde si cruel ("mieux vaut en rire qu'en pleurer" ou "mieux vaut en rire que ne pas en parler"). L'humour noir oscille donc entre subversion et dénonciation, et contemplation cynique de la marche du monde.

Le rire est la politesse du désespoir [...] On peut, on doit rire de tout : de la guerre, de la misère et de la mort. Au reste, est-ce qu'elle se gêne, elle, la Mort, pour se rire de nous ? (Desproges)

Sans vouloir me hisser artificiellement à la hauteur des grands maîtres du genre, si je dessine et raconte moult conneries sur les horreurs que l'on porte à notre connaissance, même si elles viennent du bout du monde, c'est parce que même après avoir refilé quelques pièces à un clochard, fait un don à une organisation humanitaire, donné bénévolement du temps à une association, trié mes déchets et avoir été poli et sympathique, le monde reste, à mes yeux, cruel et absurde.

Pour ce qui est de la réaction de la populace à cet humour particulier, c'est compliqué. C'est légèrement plus difficile d'accès que la vidéo d'un gamin qui se prend une porte sur Youtube. Il faut être un peu ouvert au second degré, et comprendre qu'on peut se moquer de quelque chose pour se moquer en réalité de ceux qui s'en moquent (ici dans les deux sens du terme).
Et tout le monde ne se donne pas cette peine, d'où les nombreuses réactions enflammées un peu partout ("C'est honteux, vous soutenez les pédophiles!").

Autre limite importante : le sacré. J'ai regardé la semaine dernière une émission sur LCP (oui je regarde La Chaîne Parlementaire, et aussi les documentaires animaliers sur Arte, et je vous emmerde). Elle revenait sur l'affaire des caricaturistes danois : dans toutes les religions, se moquer du clergé est plus ou moins admis. Plus dans les pays de tradition politique démocratique hein. Mais par contre, unanimité, on ne touche pas au sacré. Même les moines bouddhistes (de Paris, pour limiter le coût du reportage) sont formels. On peut déconner avec le Bouddha, mais pas trop quand même.

Et c'est ici qu'on peut faire un parallèle intéressant avec un article d'un récent Télérama (le n°3131, oui j'aime bien Télérama, et je vous emmerde encore) qui traite de l'exploitation médiatique (et surtout télévisuelle) de la figure de la victime. Les journaux télévisés, pour jouer à fond la ficelle de l'identification aux victimes, préfèrent aller recueillir leur témoignage ou celui de leur proche, saisir la dimension humaine du drame, au lieu de se concentrer sur l'évènement lui-même. Double conséquence : à force de toujours leur demander plus de témoignages, de détails (parfois macabres), ces malheureux s'enferment dans ce statut de victime. Impossible pour eux de prendre du recul et d'apaiser leur peur ou leur colère. De plus, à force d'identification, la figure de la victime est sacralisée.
A mon sens, ces deux éléments font qu'il devient difficile aujourd'hui d'aborder de manière distanciée (même pour les dénoncer) crimes et catastrophes (pourtant souvent considérés comme de simples faits divers il y a quelques temps), tant cette culture de la victime ne laisse parler chez les gens que leur affect. Ceci pouvant expliquer les réactions face à ceux qui s'autorisent, sur Facebook ou ailleurs, une petite blague sur Haïti ou sur les pédophiles.

Ouiiii, je sais, le débat existe depuis bien plus longtemps, et les moralisateurs ne sont pas nés hier. Mais j'ai juste parfois l'impression qu'on aurait du mal à voir passer à la télévision, par exemple, des humoristes comme Desproges ou Coluche, qui se payaient tout le monde, sans grand souci du "bon goût". Je dis pas que se moquer des blonds ou de l'avion de Barbie ça ne fait pas des spectacles hilarants hein, mais...
La preuve, l'excellent Manu Pratt (qui repasse à Lyon prochainement) avec son humour très noir et décapant, n'est jamais passé et ne passera sans doute jamais à la radio ou à la télévision.

L'humour noir, pas accessible à tous? Il faut le croire, car pour conclure sur ces fameux groupes Facebook aux blagues plus ou moins bien accueillies, pratiquement tous se fendent d'une petite phrase d'avertissement: "attention, c'est pour de rire, c'est de l'humour, on n'est pas vraiment racistes hein...". Je leur propose, tant qu'à faire, de poster ceci en haut de leur page :

Quant à moi, je respecte mon lectorat (même si je me rends compte que je l'ai déjà emmerdé par deux fois dans la présente) : je ne lui ferai pas l'affront de lui dire à quel degré étaient certains passages de cet article. Car comme le dit Voltaire :

La plaisanterie expliquée cesse d'être plaisante.

Je conclue donc ici cet article, qui mériterait pourtant d'être plus étoffé, approfondi, réfléchi, et surtout plus complet. Mais, encore une fois selon Voltaire :

Le moyen d'ennuyer est de vouloir tout dire.

Et puis, pour la forme, de Voltaire toujours :

L'art de la citation est l'art de ceux qui ne savent pas réfléchir par eux-même.

mardi 2 février 2010

Budget cuts.


Je sais bien que la crise à Haïti c'est de l'actu pratiquement has been. Entre Frêche, Clearstream, et surtout en ce moment les mal-logés qui sont à la mode, Haïti entame deuil et reconstruction en retombant dans l'indifférence médiatique générale. Un article avait cependant retenu mon attention récemment. A sa lecture, les bras m'en sont tombés (rh). Les médecins militaires américains, devant le nombre de blessés et conscients qu'ils ne pourraient que difficilement opérer un suivi des patients, ont donc amputé à tour de bras.
A mon humble avis, cette génération éclopée à qui incombera la reconstruction d'un pays déjà dévasté avant les secousses risque fort... de perdre pied (rh rh).